J’entasse dans ma nuit, comme un vaisseau qui sombre, / Pêle-mêle, les passagers et les marins, / Et j’éteins la lumière aux yeux, dans les cabines,
Je me fais des amis des grandes profondeurs.
***
Nuit en moi, nuit au dehors, / Elles risquent les étoiles, / Les mêlant sans le savoir, / Et je fais force de rames / Entre ces nuits coutumières, / Puis je m’arrête et regarde.
Comme je me vois de loin ! /Je ne suis qu’un frêle point / Qui bat vite et qui respire / Sur l’eau profonde entourante. /La nuit me tâte le corps / Et me dit de bonne prise.
Mais laquelle des deux nuits, / Du dehors ou du dedans ?
L’ombre est une et circulante, / Le ciel, le sang ne font qu’un.
Depuis longtemps disparu, / Je discerne mon sillage / A grande peine étoilé.
Jules Supervielle
Comme je me vois de loin ! /Je ne suis qu’un frêle point / Qui bat vite et qui respire / Sur l’eau profonde entourante. /La nuit me tâte le corps / Et me dit de bonne prise.
Mais laquelle des deux nuits, / Du dehors ou du dedans ?
L’ombre est une et circulante, / Le ciel, le sang ne font qu’un.
Depuis longtemps disparu, / Je discerne mon sillage / A grande peine étoilé.
Jules Supervielle
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